L’islam accorde une importance centrale aux actes d’adoration, mais il reconnaît aussi les limites physiques et les situations particulières des individus.
Pour ceux qui ne peuvent pas accomplir certaines obligations religieuses, comme le jeûne, qui est un des piliers de l’Islam, à cause d’une incapacité permanente ou d’une situation légitime, une solution adaptée est prévue : la fidya.
Cette compensation reflète la miséricorde et l’équité divines, permettant à chaque croyant de maintenir son lien avec la foi tout en respectant ses capacités.
La fidya est ainsi une manière d’honorer les devoirs religieux en nourrissant une personne pauvre pour chaque jour de jeûne obligatoire manqué.
Elle met également en lumière l’importance de la solidarité et de l’aide aux démunis, inscrivant l’acte dans une dimension à la fois spirituelle et sociale.
Dans cet article, vous allez savoir tous les détails sur la fidya, ses modalités et ses bénéficiaire.
La Fidya : une compensation obligatoire qui reflète la solidarité envers les plus démunis et la miséricorde divine.
La fidya c’est quoi ?
La fidya est une compensation prescrite par l’islam pour remplacer certains actes d’adoration qu’une personne musulmane n’est pas en mesure d’accomplir en raison d’une incapacité permanente ou d’une situation particulière.
Elle permet à ceux qui ne peuvent pas pratiquer certains rites, comme le jeûne du mois de ramadan, de maintenir leur lien avec la spiritualité et d’accomplir un acte de solidarité envers les plus démunis.
Dans le contexte du mois sacré de Ramadan, la fidya s’applique à des situations spécifiques :
- Les personnes âgées ou souffrant d’une maladie chronique, sans espoir de guérison.
- Les femmes enceintes ou allaitantes, qui craignent pour leur santé ou celle de leur enfant, selon certains avis religieux.
Pour chaque jour de jeûne manqué, la fidya consiste à nourrir une personne pauvre ou à donner l’équivalent en argent, ce qui reflète la miséricorde et la flexibilité de la loi islamique dans des situations de besoin.
Comment s’acquitter de la fidya ?
La fidya peut être donnée de différentes manières, selon les ressources disponibles et les besoins des bénéficiaires :
- Distribution de repas préparés : Vous pouvez cuisiner des repas complets et les distribuer à des personnes dans le besoin, ou inviter un nécessiteux à partager un repas chez vous, avec l’intention que cela soit votre fidya.
- Don de nourriture : Donner des denrées alimentaires de base, comme du riz, du blé ou des dattes. La quantité correspond généralement à un repas complet par jour manqué, soit environ 750 g de nourriture.
- Don en argent : Si vous préférez, vous pouvez verser une somme équivalente au coût d’un repas à des organisations caritatives fiables ou directement à des pauvres. Cela permet de répondre de manière pratique aux besoins alimentaires des bénéficiaires.
Quel que soit le mode choisi, il est essentiel d’avoir l’intention sincère de s’acquitter de la fidya, car cette intention est une condition spirituelle pour valider l’acte.
Dans d’autres cas, comme pour les ruptures volontaires du jeûne, il existe une autre forme de compensation appelée kaffara ; vous pouvez consulter l’article sur la kaffara pour plus d’informations.
Quel est le montant de la fidya ?
Le montant de la fidya varie en fonction du coût de la vie dans chaque pays et de la valeur d’un repas complet pour une personne.
En général, il est estimé à 5 euros par jour de jeûne manqué.
Cette somme correspond au prix moyen d’un repas simple mais nourrissant, basé sur des denrées comme le riz, les légumineuses ou la viande.
Si vous choisissez de donner directement de la nourriture, l’équivalent est généralement estimé à 1 mudd, soit environ 750 g de céréales ou d’aliments essentiels par jour.
Il est recommandé de se renseigner auprès de sa mosquée locale ou d’organismes caritatifs pour connaître le montant ou la nature des dons adaptés à votre région.
Est-ce que la fidya est obligatoire ?
Oui, la fidya est obligatoire pour certaines catégories de personnes qui ne peuvent pas jeûner sans mettre en danger leur santé ou celle d’autrui, et qui n’ont aucune possibilité de rattraper les jours manqués. Cela inclut :
- Les personnes âgées : Ceux qui, en raison de l’âge, sont physiquement incapables de supporter le jeûne.
- Les malades chroniques : Ceux qui souffrent d’une maladie sans espoir de guérison et pour qui le jeûne pourrait aggraver leur état.
- Les femmes enceintes ou allaitantes : Selon certains avis, les femmes qui craignent pour leur santé ou celle de leur enfant peuvent s’acquitter de la fidya au lieu de jeûner.
- Autres cas spécifiques : Par exemple, une personne en traitement médical permanent ou en convalescence prolongée.
Dans ces situations, la fidya remplace l’obligation de jeûner tout en permettant de contribuer à une cause sociale, car elle aide à nourrir les plus démunis.
Qui doit payer la fidya ?
La fidya est à la charge des personnes concernées ou, dans certains cas, de leurs proches :
- Individuellement : Une personne âgée, malade ou incapable de jeûner doit payer sa propre fidya.
- Par un proche : Si une personne concernée ne peut pas gérer sa fidya (par exemple, en cas de dépendance), un membre de sa famille ou un proche peut s’en charger en son nom, à condition d’en avoir l’intention.
- En cas de décès : Si la fidya d’une personne décédée n’a pas été payée, ses héritiers peuvent s’en acquitter avec son patrimoine ou en son nom.
Quand je dois sortir ma fidya ?
La fidya peut être versée à différents moments, en fonction de la situation de la personne concernée :
- Pendant Ramadan : Si vous êtes certain que vous ne pourrez pas jeûner (par exemple, pour une maladie chronique ou une grossesse), vous pouvez donner votre fidya au fur et à mesure des jours manqués.
- Après Ramadan : Si vous attendez la fin du mois pour calculer le total des jours manqués, vous pouvez régler la fidya après Ramadan. Cela peut être utile pour ceux qui ne sont pas certains de leur capacité à jeûner avant la fin du mois.
- Dès que possible : Si vous n’avez pas payé votre fidya immédiatement, il est recommandé de le faire rapidement. En retardant le paiement, vous risquez de négliger cette obligation spirituelle.
Il est essentiel de respecter une intention sincère et de veiller à ce que la fidya parvienne à ceux qui en ont réellement besoin, en privilégiant les nécessiteux locaux ou des causes dignes de confiance.