Les intérêts bancaires désignent des gains financiers perçus dans certaines transactions qui sont souvent jugés injustes ou malhonnêtes en Islam.
Dans la jurisprudence islamique, les intérêts correspondent à une forme de « riba ».
Cette pratique va à l’encontre de l’éthique islamique et est considérée comme un très grand péché auprès d’Allah.
Aujourd’hui, la plupart des individus y sont exposés volontairement ou involontairement, notamment à travers les services bancaires. Il est donc important de s’en défaire de manière appropriée.
Mais comment et à qui les reverser ? Cet article vous aidera à comprendre où les diriger pour ne plus les conserver sur votre compte.
Les intérêts « usuraires » en Islam, c’est quoi ?
Le terme « Ar-Riba » est issu de la langue arabe qui signifie « augmenter / dépasser / accroître » et est traduit par « intérêt / usure » en français.
Ce mot englobe un large éventail de concepts liés à l’usure et correspond au montant supplémentaire exigé pour l’utilisation de l’argent prêté.
Par exemple, si vous empruntez 100 € à quelqu’un et qu’il exige un remboursement de 105 €, ce supplément de 5 € représente un intérêt de 5 % et constitue ce que l’on appelle Riba.
Est-ce que les intérêts bancaires sont haram en Islam ?
Les musulmans vivant en Occident sont tous confrontés au même problème : les intérêts font partie intégrante de la vie quotidienne.
Qu’il s’agisse de frais bancaires liés à l’épargne, de projets de financement immobiliers etc.. rares sont ceux qui n’ont pas à y faire face.
Pourtant, cette pratique est strictement interdite et il convient de s’en éloigner.
S2 v278-279 : Ô vous qui croyez ! Craignez Allâh et renoncez à tout reliquat de ribâ si vous êtes [réellement] croyants. Et si vous ne le faites pas, soyez certains d’être en guerre contre Allâh et son Messager »
Le Riba fait partie des plus immenses péchés.
Pourquoi l’intérêt est interdit en islam ?
Dans la foi islamique, le concept d’intérêt usuraire est totalement prohibé car il s’oppose aux principes fondamentaux d’équilibre, de justice et de solidarité dans les opérations économiques.
L’intérêt est perçu comme une forme d’exploitation, car il permet à une personne, le prêteur, de tirer profit de la nécessité ou de la vulnérabilité d’autrui sans offrir de contribution productive en retour. Contrairement au commerce où le profit est légitimé par un effort, un risque ou la création de valeur (comme l’achat, la vente ou la transformation de biens), l’intérêt repose uniquement sur la durée du prêt.
Cette pratique déséquilibre la relation entre les parties, car le prêteur bénéficie d’un gain garanti, quel que soit le résultat ou les conséquences pour l’emprunteur. Cela va à l’encontre des valeurs islamiques qui prônent la réciprocité et la justice dans les affaires.
En outre, l’intérêt favorise la concentration de la richesse et creuse les inégalités sociales.
👉🏽 Dans un système basé sur le riba, les riches deviennent souvent plus riches en prêtant leur argent, tandis que les emprunteurs, souvent dans le besoin, s’endettent davantage. 👈🏽
L’Islam, cherchant à instaurer une société harmonieuse et équitable, interdit donc toute pratique qui encourage l’injustice économique ou l’accumulation de richesses au détriment des autres.
Comment se débarrasser de ses intérêts bancaires ?
Il est autorisé d’utiliser ces fonds à des fins caritatives pour soutenir des services d’utilité publique, venir en aide à toute personne susceptible d’en bénéficier, ainsi qu’en faveur des démunis et des nécessiteux.
En effet, lorsqu’il s’agit de richesses acquises de manière illicite dont les propriétaires ou héritiers ne peuvent être identifiés, la règle stipule qu’elles doivent être réaffectées à des usages communs.
Ces biens deviennent ainsi une ressource commune, destinée à promouvoir le bien-être général de la société.
Peut-on éviter les intérêts bancaires ?
Le système financier islamique propose des alternatives éthiques, comme les partenariats commerciaux (musharaka) ou les transactions basées sur des actifs réels où les risques et les bénéfices sont partagés équitablement.
Ces modèles cherchent à aligner les intérêts des parties tout en stimulant la création de valeur réelle, conformément aux enseignements islamiques.
Si vous souhaitez épargner, il est également possible de le faire sur un compte courant à taux d’intérêt 0 (sans frais) plutôt que par le biais d’un livret A, par exemple.
À qui donner les intérêts bancaires (Riba en Islam) ?
Plusieurs structures collectent vos intérêts bancaires.
Si vous souhaitez les reverser, il y a plusieurs règles à respecter :
- Aucune intention de profit personnel : Les fonds issus du riba ne doivent jamais être utilisés pour obtenir des avantages individuels, comme le règlement de dettes personnelles ou l’achat d’objets pour soi-même.
- Ne pas rechercher une récompense spirituelle : Contrairement à l’aumône (sadaqa), se débarrasser des intérêts n’est pas considéré comme un acte de charité qui mérite une récompense divine, mais comme une purification des biens illicites.
- Clarification de l’intention : Il est important d’agir avec l’intention de se libérer de cet argent interdit et de l’affecter à une cause légitime.
Ummah Charity collecte vos intérêts bancaires. Ils permettent de compenser les frais bancaires de l’association et donc de maximiser le total des dons reversés à des causes humanitaires.